Future Risk Report: l'impact des changements climatiques sur les assurances
Personne n'aurait pu le prévoir et pourtant, c'est arrivé : en juillet 2021, des inondations exceptionnelles ont balayé quantité de maisons, meubles et voitures de la carte de la Belgique en l'espace de deux jours. Avec les changements climatiques, ce genre de catastrophe n'est malheureusement plus rare. Comment les assureurs ou organisations avec modules d'assurance dans leur offre doivent-ils réagir face à ce phénomène ?
L'été 2021 restera à jamais comme une des pages les plus sombres de la vie de nombreux Belges. Du 14 au 16 juillet, des inondations ont provoqué des dommages exceptionnels, essentiellement dans les régions de Liège et Verviers. Trois mois après la catastrophe naturelle, Assuralia, l'union professionnelle des entreprises d'assurances et de réassurances belges, a recensé 71.746 sinistres enregistrés et ce, pour les risques simples, les dommages autos et les autres sinistres par inondations.
La Wallonie arrive loin devant dans ce cas avec 62.440 dossiers, contre 7.902 pour la Flandre et 1.404 « seulement » pour la région de Bruxelles. Au 30 septembre 2021, le coût total des dommages assurés, toutes catégories confondues, s'élevait à 2.164 millions d'euros.
Les assureurs ont directement ressenti l'impact dans leurs chiffres à l'instar d'AXA Belgium, client d'AXA Partners. Suite aux indemnisations que l'organisation a dû verser, le bénéfice opérationnel a chuté l'année dernière de 37 %. « L'impact financier est bien sûr important », déclare Etienne Bouas-Laurent, CEO d'AXA Belgium, « mais nous avons joué notre rôle d'assureur. »
Repenser la loi sur le climat
Vu l'ampleur des dégâts provoqués par les inondations, les assureurs belges ont trouvé un accord avec les autorités wallonnes et supporteront une part plus importante des dégâts des eaux que ne l'oblige la loi.
Il ne s'agit là que d'un premier pas dans une nouvelle direction. Les assureurs sont aujourd'hui à la table des négociations avec les différentes autorités belges pour repenser la loi sur les catastrophes climatiques. En tant qu'union professionnelle, Assuralia a délégué son vice-président Etienne Bouas-Laurent pour exposer la vision des assureurs belges : « Il est certain qu'aujourd'hui les questions sur la réalité de ce réchauffement climatique sont bien moindres que la demande d'y apporter des solutions. Pour Assuralia, la clé réside dans un partenariat public-privé, comme c'est le cas dans nos pays voisins. »
La collaboration entre le secteur des (ré)assurances et les autorités doit aussi faire en sorte que les assurances pour les particuliers et les entreprises restent abordables. Etienne Bouas-Laurent : 'Assuralia se concentre sur la collaboration avec le gouvernement pour faire face de manière durable aux risques systémiques tels que les catastrophes naturelles dans l'intérêt de chaque client.
Assurer, prévenir et prêter assistance
Les catastrophes naturelles qui ont dévasté notre pays ne sont malheureusement plus une exception. La sécheresse de plus en plus présente et les conditions météorologiques extrêmes provoquent partout dans le monde des feux de forêts gigantesques et de plus en plus difficiles à éteindre ou à contrôler, avec pour conséquence chaque année un déboisement désastreux, de nombreuses pertes humaines et animales et des millions de dollars de dégâts.
Les assureurs doivent y réagir de manière appropriée. Éteindre les incendies, au sens figuré, n'est plus une option. Une approche holistique s'impose. Les assureurs devraient ainsi aussi investir dans une meilleure prévention et des mesures de contrôle. De son côté, le consommateur final attend aussi de son assureur qu'il en fasse plus qu'évaluer les dommages et verser des indemnisations. Globalement, les gens attendent de leurs prestataires de services qu'ils se comportent plus comme des partenaires impliqués que comme des fournisseurs.
La durabilité ? Une question de partage des responsabilités
Les changements climatiques auront ainsi un impact de plus en plus important sur la stratégie des assureurs, estime Assuralia. Les consommateurs attendent également d'eux des solutions et initiatives durables. Selon l'enquête Future Risk menée récemment par AXA, le grand public n'a plus confiance dans les autorités pour résoudre la crise climatique et compte plus spécifiquement dans ce cas sur ses prestataires de services et fournisseurs. .
Etienne Bouas-Laurent : « Comme tous les autres assureurs, AXA Belgium va analyser les efforts qu'une société fait en matière de durabilité. Ce n'est qu'après que nous déciderons si nous investissons dans l'entreprise ou émettons une police pour celle-ci. Les entreprises qui ne feront pas d'efforts en matière de climat pourront moins compter sur notre flexibilité, même s'il y aura bien sûr toujours des nuances. Ce ne sera jamais ou tout noir ou tout blanc. »
Cocréation pour de nouvelles solutions
De nouveaux partenariats sont plus que jamais nécessaires pour gérer les risques et les assureurs ont un rôle essentiel à jouer pour, avec leurs solutions, répondre au changement d'attitude par rapport au climat. AXA Partners est prêt à les aider àjouer ce rôle. Avec nos business partners, nous voulons étudier les possibilités et élaborer des produits et formules d'assistance qui vont plus loin que les mécanismes de protection traditionnels.
Sources
- Assuralia : https://press.assuralia.be/principaux-chiffres-du-secteur-des-assurances--tendances-et-inondations-juillet-2021
- De Tijd, 24 février 2022 : https://www.tijd.be/ondernemen/financiele-diensten-verzekeringen/verzekeraars-zullen-klimaatinspanning-van-bedrijven-vragen/10369449.html
- AXA Future Risk Report, Septembre 2021 : https://www.axa.com/en/press/publications/future-risks-report-2021
